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Souverainté
spaciale européenne

L'espace est devenu un domaine stratégique essentiel pour l'autonomie de l'Europe. Cette rubrique explore les enjeux liés à la souveraineté spatiale, en mettant l'accent sur les capacités européennes, la cybersécurité, la gouvernance et la gestion des risques.

 

Connectivité et sécurité :
les nouvelles ambitions spatiales européennes

L'ambition européenne ne s'arrête d'ailleurs pas aux fusées. Un grand projet a été dévoilé le 15 février 2022 : Iris². L'UE compte ainsi mettre en place une nouvelle constellation de 290 satellites (dans un premier temps) afin d'améliorer l'accès à internet en Europe et dans le reste du monde. Cette "Infrastructure de résilience, d’interconnectivité et de sécurité par satellite" permettra par exemple de maintenir la connexion à internet en cas de cyberattaque ou de catastrophe naturelle. 

"Notre nouvelle infrastructure fournira un accès internet à haut débit, servira de secours à notre infrastructure internet actuelle, augmentera notre résilience et notre cybersécurité, et fournira une connectivité à l'ensemble de l'Europe et de l'Afrique", résumait le commissaire au Marché intérieur de l'époque, Thierry Breton. Le coût total de cette initiative avait été chiffré à 6 milliards d'euros par la Commission européenne, mais l'industrie a estimé que la facture serait finalement plus élevée. L'UE (2,4 milliards d'euros), l'Agence spatiale européenne (600 millions) et le secteur privé contribueront au financement de ce projet, qui doit atteindre sa pleine capacité en 2030.

Si les automobilistes ont un code de la route, les puissances de l'espace devraient elles aussi suivre des règles de circulation. Voilà en somme l'esprit de la deuxième initiative de la Commission européenne, également présentée en février 2022 : une approche commune en matière de trafic spatial. L'exécutif européen estime que plus d'un million de débris mesurant entre 1 et 10 centimètres sont actuellement en orbite autour de la Terre. L'OCDE dénombre quant à elle environ 9 500 satellites opérationnels dans l'espace. La Commission souhaite ainsi renforcer les capacités technologiques de l'UE pour identifier et suivre les engins et débris spatiaux qui gravitent autour de notre planète. Une approche qu'il s'agit de définir à 27, en partenariat avec les acteurs de l'économie spatiale, avant de l'envisager au niveau international.

En outre, cette coopération internationale reste un pilier central de la politique spatiale européenne, reflétant l’interdépendance mondiale dans ce domaine stratégique. L’Union européenne (UE) et l’Agence spatiale européenne (ESA) collaborent activement avec des partenaires comme la NASA et des pays émergents dans le secteur spatial, tels que l’Inde et le Japon (ainsi que la Russie avant l'invasion de l'Ukraine en février 2022). Cette coopération s’étend au partage de technologies, à la co-organisation de missions scientifiques et à la gestion d'infrastructures telles que la Station spatiale internationale (ISS). Ces collaborations visent aussi à affronter des défis globaux, tels que le suivi des changements climatiques via le programme Copernicus. Ces partenariats démontrent que, tout en cherchant à renforcer sa souveraineté, l’Europe reconnaît la nécessité d’une approche collective pour progresser dans la conquête et l’exploitation de l’espace.

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