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Le Centre Européen de Sécurité et de Stratégie invite le Kazakhstan à engager un véritable partenariat sécuritaire entre l’Europe et l’Asie

Le 5 mai 2025, à l’Assemblée nationale, s’est tenu un colloque de haut niveau consacré au renforcement du partenariat stratégique entre la France et le Kazakhstan. Organisé à l’initiative d’Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), l’événement réunissait autour de la table diplomates, députés, universitaires et analystes pour explorer les voies de convergence entre Paris et Astana dans un monde traversé par des tensions croissantes.


olloque de haut niveau consacré au renforcement du partenariat stratégique entre la France et le Kazakhstan. Organisé à l’initiative d’Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE, Son Excellence Gulsara Arystankulova, ambassadrice du Kazakhstan,  Anne Genetet, ancienne ministre déléguée à l’Éducation nationale, Thierry-Paul Valette Président du Centre Européen de Sécurité et Stratégie. Le 5 mai 2025, à l’Assemblée nationale)
Son Excellence Gulsara Arystankulova, ambassadrice du Kazakhstan, Anne Genetet, ancienne ministre déléguée à l’Éducation nationale, Thierry-Paul Valette Président du Centre Européen de Sécurité et Stratégie. Le 5 mai 2025, à l’Assemblée nationale

Cette rencontre marquait un temps fort dans le dialogue eurasiatique contemporain, en présence de personnalités telles que Son Excellence Gulsara Arystankulova, ambassadrice du Kazakhstan, le député Bruno Fuchs, président de la Commission des Affaires étrangères, Anne Genetet, ancienne ministre déléguée à l’Éducation nationale, et plusieurs spécialistes de l’Asie centrale. Le Centre Européen de Sécurité et de Stratégie (CESS) y était représenté par son fondateur, Thierry-Paul Valette.


Si les échanges ont brillamment couvert les aspects économiques, diplomatiques et culturels du partenariat, le CESS déplore l’absence totale d’un pilier pourtant essentiel à toute coopération stratégique : la sécurité.


Aucun mot sur la cybersécurité. Aucun débat sur les flux migratoires et les trafics transnationaux. Aucune mention de la guerre informationnelle, ni des risques liés à l’IA militaire ou à la dépendance technologique croissante aux puissances non européennes. Cette omission est d’autant plus préoccupante qu’elle intervient dans un contexte mondial où les menaces hybrides, la fragmentation des alliances, et les stratégies d’influence non conventionnelles se multiplient.


Il suffit d’observer l’actualité récente pour saisir l’urgence de cet appel : en avril 2025, des cyberattaques attribuées à des groupes liés au FSB russe ont visé les ministères de l’Énergie et de l’Information du Kazakhstan, exploitant des failles dans des infrastructures numériques gérées par des prestataires chinois. Quelques mois plus tôt, l’Agence nationale kazakhe de cybersécurité rapportait une hausse de 38 % des intrusions ciblées sur les réseaux critiques du pays, notamment dans les secteurs ferroviaire et bancaire, zones de coopération directe avec les entreprises européennes.


Dans ce même laps de temps, l’Union européenne finalisait ses accords de coopération logistique avec le Kazakhstan dans le cadre du Middle Corridor – axe ferroviaire et maritime stratégique entre la mer Caspienne et la mer Noire, conçu comme une alternative aux routes sino-russes. Or, sans stratégie commune de sécurisation des infrastructures critiques, ce corridor reste exposé à des sabotages techniques, à des interceptions de données, voire à des manipulations logistiques coordonnées.


Autre exemple : au sud du Kazakhstan, les frontières avec le Kirghizistan et l’Ouzbékistan sont marquées par une circulation préoccupante de petites armes, de précurseurs chimiques, et d’idéologies religieuses radicales venues du nord de l’Afghanistan. Ces trafics constituent des risques transnationaux majeurs, susceptibles de déstabiliser l’ensemble de la région, y compris les intérêts diplomatiques et économiques français.


Dans ce contexte, le CESS formule un appel solennel aux autorités kazakhes : il est impératif d’intégrer pleinement la dimension sécuritaire dans toute ambition de partenariat stratégique entre le Kazakhstan, la France et, au-delà, l’Europe.


Le Kazakhstan, de par sa position charnière, son histoire post-soviétique, sa diplomatie équilibriste entre Moscou, Pékin et Bruxelles, est l’un des rares États capable d’incarner une architecture multipolaire de sécurité en Asie centrale. Mais encore faut-il qu’il s’empare de cette responsabilité avec une vision souveraine et résolue.


Le Centre Européen de Sécurité et de Stratégie se tient prêt à accompagner cette dynamique, en proposant un socle de coopération structuré autour de quatre axes concrets :

• Le déminage et la dépollution stratégique, notamment dans les zones encore marquées par les essais nucléaires soviétiques à Semipalatinsk, où la France pourrait intervenir via son expertise technique et humanitaire.

• La cybersécurité industrielle, avec la mise en place d’un dialogue opérationnel entre agences spécialisées, capable de répondre aux menaces ciblant les réseaux d’énergie, de transport ou de télécommunications.

• La lutte contre les menaces hybrides et les opérations d’influence, en appui à une stratégie nationale kazakhe de contre-désinformation, d’éducation numérique et de sécurisation cognitive.

• Le développement responsable de l’intelligence artificielle, afin de garantir une gouvernance éthique des algorithmes utilisés dans les systèmes de surveillance, de contrôle des frontières ou de gestion de crise.


Ces enjeux ne sont ni secondaires, ni théoriques. Ils conditionnent, aujourd’hui plus que jamais, la souveraineté des nations, la stabilité régionale, et la crédibilité des alliances géopolitiques.


C’est pourquoi le CESS appelle les institutions kazakhes, les autorités françaises compétentes, et les représentations européennes à entamer, dans les meilleurs délais, un dialogue structuré et prospectif, qui fasse de la sécurité non plus un angle mort, mais le socle même de la coopération entre nos deux continents.


Il ne peut y avoir d’ambition eurasiatique sans stratégie de sécurité partagée. Il ne peut y avoir de partenariat durable sans confiance mutuelle fondée sur la prévention, l’anticipation, et la codéfinition des vulnérabilités. Il ne peut y avoir de paix sans souveraineté.


Le Centre Européen de Sécurité et de Stratégie, fidèle à sa mission, réaffirme sa disponibilité pour ouvrir ce chantier aux côtés du Kazakhstan — et contribuer, par sa vision, ses travaux et son indépendance, à bâtir les fondations d’un partenariat stratégique véritablement global, souverain et résilient.


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